Déclaration finale de la Conférence des OINGs de la Francophonie
Réunis les 10 et 11 septembre 2024 à Paris, à l’occasion de la 13e assemblée plénière, les 128 membres de la Conférence des organisations internationales non gouvernementales (OING) accréditées auprès de la Francophonie, ont réaffirmé que l’avenir de la Francophonie réside dans la coordination, la collaboration et la coopération entre les institutions et les organisations non gouvernementales pour collectivement relever les défis actuels et être prêts à affronter les enjeux émergents dans l’espace francophone.
Constatant notamment l’effritement de la sécurité, de la paix et de la démocratique, ainsi que les défis économiques et les enjeux climatiques auxquels font face les populations, la Conférence des OING recommande à l’Organisation internationale de la francophonie et aux chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie de :
Renforcer de manière significative la place et le rôle de la COING par
- La prise en compte de la société civile comme actrice incontournable auprès des Etats et de l’OIF, en lui permettant de participer activement à la conception, l’élaboration, la mise en oeuvre et le suivi-évaluation des initiatives de l’OIF ;
- Le renforcement des moyens techniques et financiers octroyés à la COING pour agir efficacement aux côtés de l’OIF et des institutions et opérateurs de la Francophonie ;
- La révision des Directives de la COING pour améliorer son fonctionnement, préciser les compétences mutuelles entre l’OIF et la COING et les questions de complémentarité et d’efficacité, en augmentant les interactions directes avec les unités de programmes, les commissions de l’OIF, les représentations extérieures et les opérateurs de la Francophonie.
Appuyer les priorités portées par la COING par
- L’adoption d’une politique novatrice et d’impact pour faire face à la pénurie des enseignants francophones et de français qui touche de nombreux pays ;
- La mise sur pied d’un groupe de travail, avec la société civile, pour piloter le développement de l’intelligence artificielle francophone, au service du développement durable de nos sociétés ;
- La reconnaissance et la valorisation des cultures, des patrimoines et des héritages francophones ;
- Le renforcement de la découvrabilité des contenus francophones sur les territoires et dans leur diaspora, à travers la promotion des industries culturelles et créatives dans l’espace numérique ;
- Le rétablissement de la dimension culturelle dans les lois, qui comprend la reconnaissance de la langue française et des langues nationales, qui doivent être défendues dans l’espace public et numérique ;
- Le maintien et le renforcement de la collaboration entre la société civile et les Etats dans les territoires menacés par l’insécurité et la déstabilisation de l’Etat de droit notamment dans le Sahel ;
- Une meilleure protection des défenseurs des droits humains, un égal accès à la justice et au respect des droits pour toutes et tous, notamment pour les personnes vulnérables en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité ou expression de genre et de leur âge ;
- La mise en place d’un mécanisme de suivi sur les engagements des Etats et des gouvernements en matière de lutte contre les discriminations ;
- Le soutien à la création des conseils nationaux de jeunesse et de femmes à travers tous les pays membres, afin de favoriser l’inclusion des jeunes et des femmes à tous les niveaux dans la prise de décisions ;
- Le renforcement des compétences numériques des enfants et des jeunes, un impératif pour préparer les nouvelles générations aux métiers d’avenir dans les technologies innovantes, dans l’environnement et les nouvelles énergies ;
- Le développement de la culture entrepreneuriale à tous les niveaux d’enseignement et de la formation continue, ajustant les contenus aux besoins réels du marché du travail ;
- L’accès au financement de projets impactants en permettant une inclusion des jeunes, particulièrement des jeunes femmes, et en luttant contre l’exclusion des personnes défavorisées notamment celles à besoins spécifiques, en raison de facteurs tels que l’âge, l’origine ethnique, la situation de handicap, le statut migratoire et la situation économique ;
- Une action forte et urgente pour contrecarrer les problématiques posées dues aux changements climatiques qui impactent de manière disproportionnée les personnes les plus vulnérables, afin de laisser un monde meilleur pour les générations futures ;
- Le renforcement de la concertation entre les différentes parties prenantes pour la contribution à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD) ;
- Le renforcement de l’action de la Francophonie au service des populations les plus défavorisées en matière de logement abordable et décent, et de services essentiels (eau, déchets, assainissement, énergie, santé et éducation) ;
- Un engagement concret pour la santé mentale des jeunes et la mise en place de dispositifs d’accompagnement portés ou soutenus par les Etats, avec une prise en charge plus poussée et adéquate ;
- La prise en compte dans ses projets l’expertise des experts des régions sous-représentées de la Francophonie, comme les PECO ou l’Asie du Sud-Est.
Compte tenu de ce qui précède, la Conférence des OING s’engage à
- Assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de cette Déclaration.
- Porter la voix de la société civile francophone pour promouvoir les valeurs fondatrices de la Francophonie et accompagner la mise en oeuvre des ODD des Nations unies ;
- Se mobiliser pleinement dans ses instances selon les meilleures pratiques de gouvernance, et faire preuve de transparence dans ses actions, ses communications et ses redditions de comptes ;
- Renforcer la mise en oeuvre des actions avec les gouvernements et les élus locaux ;
- Promouvoir la mobilisation, la valorisation et la mobilité des talents dans l’espace francophone pour créer, innover et entreprendre ensemble et appliquer le plaidoyer pour un travail mémoriel commun à toute la Francophonie ;
- Poursuivre le plaidoyer pour renforcer les législations nationales et autres dispositifs relatifs à la liberté de la presse, au droit à l’information fiable et à la lutte contre la désinformation ;
- Collaborer pour intégrer les valeurs de la Francophonie au service du développement de l’intelligence artificielle ;
- Intégrer les jeunes de manière systématique dans ses groupes de travail et dans ses activités ;
- Assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de cette Déclaration.
Pour en savoir plus...
Le mandat de la COING permet de :
- promouvoir le rôle majeur de la société civile au sein de la Francophonie ;
- participer, à travers le Président de la COING, aux différentes instances telles que la Commission de Coopération et de Programmation, le Conseil Permanent de la Francophonie, ou encore la Conférence ministérielle de la Francophonie ;
- transmettre des déclarations aux instances de la Francophonie ;
- associer ses membres à la définition, la conduite et l’évaluation de certaines activités menées par l’OIF.
Pour favoriser la coopération entre les organisations ayant des intérêts communs et des objectifs partagés, la COING est composée de 5 commissions thématiques : langue, diversité et culture ; paix, démocratie et droits de l’Homme ; éducation et formation ; économie, numérique et développement durable ; enjeux globaux.
La COING dispose de son propre plan d’action prévoyant, pour chacune des 5 commissions thématiques, une ou deux actions opérationnelles à porter sur une période de deux ans [Source : site de l'OIF].